Suivez les péripéties en Nouvelle-Zélande de 2 jeunes Belges qui ont décidé de s'expatrier à l'autre bout du monde pendant 3 ans, et vivez avec eux leurs aventures depuis les formalités administratives pour obtenir leurs visas, jusqu'à leur quotidien au pays des kiwis.
Maintenant
que nous disposons de notre maison, nous pouvons vous expliquer comment cela
s’est produit. Et vous aurez même droit à plusieurs articles à ce sujet, étant
donné l’état dans lequel elle est pour le moment…
Un certain
dimanche de la mi-octobre, en parcourant les sites immobiliers comme à mon
habitude, voilà qu’une annonce intéressante
– comme beaucoup d’autres avant, en fait – se présente. Une maison à
deux chambres doubles située dans le quartier de Merivale, plus proche de la
ville, et la moins chère que j’aie vue jusque là. Quelques photos qui semblent
prises de l’extérieur ( !? ) nous indiquent que la maison semble correcte.
Aucun commentaire utile. On peut remarquer que l’annonceur n’est pas une agence
mais un particulier. Chouette, pas de frais à l’entrée !
Thomas
téléphone et le propriétaire nous indique que la visite de la maison se fait le
jour-même à 15h. Dans ce genre de cas, il faut s’adapter. Heureusement, pas de
grande excursion prévue ce jour-là.
On a un petit jardin pour faire notre barbec' de Noël !
Nous
arrivons devant la maison, où cinq ou six personnes attendaient déjà, et le
propriétaire nous dit qu’il faut attendre un peu parce que @ù^$µ£ (avec son
accent, il est parfois difficile de comprendre ce qu’il dit). Puis il annonce
qu’il est l’heure, et il nous demande, seulement à Thomas et à moi, de venir
avec lui. Euh… ? OK… En parcourant les vingt mètres de l’allée, il nous
explique que la locataire a un chien alors qu’il était indiqué dans le contrat
que les animaux n’étaient pas admis. Il frappe à la porte… attend… attend encore…
nous montre le jardin… attend… Cinq longues minutes plus tard et d’humeur
apocalyptique, elle daigne enfin ouvrir pour nous jeter à la figure une série
de mots qui, liés en phrases, signifient que personne n’entrerait chez elle et
qu’on ferait bien de quitter vite le jardin. Première fois qu’on voit ça. En
fait, on servait de témoins, il savait certainement qu’il allait y avoir un
problème…
Nous
revenons donc vers ces autres personnes qui attendent vaillamment et le
propriétaire, après avoir pris les coordonnées de tout le monde, nous renvoie
tous tristement en disant qu’on arrangerait une autre visite. Alors que nous
sommes sur le point d’enfourcher nos vélos, je me dis qu’il faudrait peut-être
demander s’il faut fournir des documents particuliers. Comme nous venons
d’ailleurs, des recherches auprès de la police ou des banques ne donneraient
aucun résultat… Nous revenons donc vers le vieux monsieur (vous vous imaginiez
un propriétaire de 40 ans ?? Rajoutez au moins 20 ou 30 ans.) et posons nos questions. S’ensuit une
discussion où il nous demande quel travail nous exerçons et oh !
justement ! son fils est chimiste aussi ! Et hop ! on marque des points.
La présence de rideaux a été temporairement suspendue pour cause de dégueulasseté.
Quelle
surprise, le lendemain vers 17h, lorsqu’il nous appelle pour nous donner
rendez-vous deux heures plus tard chez lui, sur les hauteurs de la ville, pour
les papiers. Quels papiers ? On a la maison alors ? Déjà ? Mais…
on ne l’a pas visitée… ! Après avoir pu s’arranger - on vous passe les
péripéties stressantes - une amie nous emmène et nous donne son avis. Une liste
de questions plus tard, nous voilà en train de visiter la maison voisine (il y
en a 4 identiques au même endroit) et puis de signer le contrat en indiquant
que nous entrerions le 28 octobre, soit deux semaines plus tard. Nous avons la
possibilité de changer le mode de chauffage de la maison – comprendre « du
salon » – en faveur d’une « heatpump » pour 10$ de plus par
semaine. Selon notre amie, ça valait la peine et on économiserait de l’énergie,
donc c’est vendu ! Nous apprendrons par la suite qu’il s’agit en réalité
d’un climatiseur : nous avons donc l’air conditionné dans notre
habitation.
Ce doit
être la dixième ou onzième maison que nous avons visitée. Finalement, deux mois
pour trouver un logement dans les circonstances actuelles, une maison si peu
chère et correcte, dans un quartier calme près de la ville, c’est un exploit.
Qui dit
« On a trouvé une maison ! » dit ensuite immédiatement « Va
falloir la meubler… »
Comme nous
l’avions déjà fait en Belgique, le premier réflexe a été de consulter le
« Ebay » local, ici appelé TradeMe. Même système d’enchères et
d’achats immédiats, à une différence près : pour pouvoir poser des
questions aux vendeurs, utiliser la fonction d’achat immédiat et enchérir sur
plus de cinq articles à la fois, il faut créditer son compte de 10$. Tant pis,
pas le choix…
Nous avons ainsi fait quelques bonnes affaires, telles qu’un fauteuil à 10$ et
un lot de six chaises pliantes pour le même prix, ce qui nous permettra
d’organiser des soirées jeux de société chez nous ! Le gros électroménager
a également été trouvé via ce site, mais les prix sont beaucoup plus élevés.
Par exemple, les machines à laver de 7 ans de moyenne se revendent entre 200 et
300$, alors qu’elles valent entre 1000 et 1500 neuves… L’avantage, par contre,
c’est de pouvoir se faire livrer quand on s’adresse aux vendeurs qui sont mieux
équipés que nous.
Deuxième
option, pour les objets ménagers plus petits, ce sont les magasins de seconde
main, qui font ici partie intégrante du mode de vie. Entre l'Armée du Salut, St Vincent de Paul (oui, même à l'autre bout du monde !), la "City Mission" et l'Ecoshop, y'a de quoi faire. Et je suis sure qu'il y en a encore des tas que je ne connais pas. Bref, tout ça pour dire que c’est bien pratique
pour trouver des assiettes à 50c, des oreillers à 2$ et autres objets divers
utiles dans une maison à des prix dérisoires.
Observez cette image et devinez combien nous avons payé ces articles à l'Ecoshop ! Une carte postale à gagner pour le plus proche !
La palme
d’or revient aux « Garage Sales ». Car ils n’ont pas de greniers ici,
alors ils vident leurs garages. C’est-à-dire que les gens décident parfois de
se débarrasser de ce qu’ils ont en trop, alors ils ouvrent leur garage et
mettent un panneau devant leur maison, voire au début de la rue pour le
signaler, après avoir mis une annonce sur Internet ou au supermarché.
Parfois, des
Garage Sales plus importants sont organisés par un comité et nous avons eu
l’occasion d’aller à l’un d’eux, qui se tenait dans une salle attachée à une
église. Le concept était sympa : tous les objets étaient disposés
approximativement en fonction de leur usage – les ustensiles de cuisine ici,
les vêtements là, le linge de maison ailleurs – et chacun faisait ses courses
en prenant ce qui l’intéressait, demandant un prix par-ci par-là. Lorsqu’il
pensait avoir fini, et il croyait cela parce qu’il n’a pas encore vu le
téléphone là-bas ni le tupperware sur l’autre table, Chacun s’adresse à une
personne en jaune pour payer avant de s’en aller. Et là, ça devient drôle, surtout
lorsqu’on s’appelle Thomas. D’ailleurs, il existe un mot pour ça :
« BARGAIN ».
*** 2$ le
coussin ? Ok, je prends une caisse, j’en mets trois, j’ajoute des tableaux
décoratifs, des essuies de vaisselle, des maniques et d’autres brols. 10$ pour
tout ça, ça va ?
*** Combien pour les trois tables pliantes ?
10$ ? Et je peux prendre le diable avec ? Ha, 12… Bon, ça va. Mais finalement,
on n’a besoin que de deux tables, 8$ pour ça ? Oh, vous voulez vraiment
vous débarrasser de la troisième pour le même prix ? Pas de
problème !
*** 1,50$
le super clavier ultra confort ? Génial ! Et si je prends cette
lotion pour la peau et ce jeu PC pour 2$, ça va pour vous ?
Hassan
Céhef, c’est possible*.
En gros,
deux facteurs interviennent dans la transaction : d’une part, la somme
dont le vendeur a besoin pour être content et, d’autre part, les objets
que le vendeur accepte que vous emportiez. Il ne faut jamais essayer d’établir
une relation quelconque entre ces variables.
Et puis, il faut aussi un fournisseur d'électricité et un pour Internet ! Que de temps épargné pour ces postes grâce à Steph qui nous a recommandé les leurs, en l'occurrence les moins chers. Rien de plus facile et rapide que de souscrire à ces services : on va sur le site Internet, on suit toutes les étapes pour déterminer nos besoins et choisir le plan tarifaire adapté, puis on reçoit un SMS qui confirme qu'ils s'occupent de tout ! Pour l'anecdote, le fournisseur d'électricité propose d'ajouter chaque mois à la facture un don pour la lutte contre le cancer.
Mais, et l’article sur la maison ? Comment l’avez-vous eue ? Vous
louez ou vous achetez ? Rendez-vous au prochain épisode !
… Hum… Plus
sérieusement, on fera un article sur la maison quand on pourra prendre des
photos de la maison, donc bientôt ;)
*Dédicace à
Gab. Si vous ne comprenez pas, c’est normal, c’est une réplique issue d’un
sketch des Nuls.
Notre voyage nous emmène à quelques 120 km au Nord-Ouest de Christchurch.
Partir vivre en Nouvelle-Zélande sans en profiter pour explorer sa nature sauvage serait
comme se priver volontairement de chocolat : très stupide, voire parfaitement insensé. Aussi
lorsque l’idée de passer deux jours en randonnée dans les Alpes du Sud fut lancée par le responsable de l’unité de chimie organique, je ne me fis pas
prier et acceptai la proposition derechef. Les affaires de camping et de trekking n’ayant pas fait partie des choses
essentielles à fourrer dans nos deux valises, ma première mission fut de m’équiper
en conséquence. Le sac à dos et de couchage ayant été gracieusement prêtés par un
des membres de notre petit groupe, il me fallait encore me procurer lampe de
poche et crème solaire, cette dernière étant indispensable à cette latitude, et
d’autant plus en montagne, pour cause de couche d’ozone raréfiée. Restait les
vêtements, mais pour ne pas faire trop de frais, je décidai de me débrouiller
avec ce que j’avais. Heureusement que j’avais quand même les chaussures
adaptées à ce genre de marche ! Tout ce matériel fut organisé tant bien
que mal dans le sac, avec l’eau minérale à portée de main, les affaires de
rechange tout au fond, et le canif à la place du canif. La nourriture et la
vaisselle vinrent ajouter un peu de poids à l’ensemble, histoire de ne pas trop
me faciliter la tâche.
Le dimanche matin, une équipe composée d’un meneur expérimenté et de cinq
clampins se retrouve sur un des parkings de l’université, avant d’être répartie
dans deux voitures. Les deux heures de trajet sont passées à bavarder et à
admirer le paysage face à nous, petit avant-goût de ce qui nous attend. Après
avoir traversé des voies de chemin de fer, un pont et un chemin rocailleux,
nous atteignons notre destination et abandonnons les véhicules. Désormais, nos
pieds seront notre seul moyen de transport. Notre ami Bob Marley aurait aimé,
tiens.
Les premiers instants de cette marche de 30 km en annoncent d’emblée la couleur : au lieu des
agréables chemins pédestres attendus, nous sommes confrontés à un terrain accidenté
et des pentes escarpées à franchir. Après
une demi-heure, nous sommes déjà essoufflés. Heureusement, « That
was the hardest part* », comme le répètera par la suite notre guide une
demi-douzaine de fois.
On se sent petit, hein?
Nous passons la majeure partie de la matinée à négocier des passages
délicats en forêt, jusqu’à ce que nous atteignions une petite clairière trop idyllique
que pour ne pas s’y arrêter pour la pause-dîner. L’après-midi, nous crions de
joie à la vue d’une immense vallée s’étendant sur plusieurs kilomètres. Enfin
un sol plat ! Nous déchantons cependant très rapidement : le terrain
marécageux par endroit, ainsi que les nombreuses petites rivières à traverser, mettent
nos talents de trekkeurs en herbe à plus rude épreuve encore qu’auparavant.
Mine de rien, la journée passe vite, et après six heure de marche
intensive, nous apercevons le petit refuge qui va nous abriter pour la nuit. Il
s’agit évidemment d’une petite cabane en bois rudimentaire, sans eau courante
ni électricité, mais elle comporte des couchettes avec des matelas et un feu
ouvert, autant dire le luxe par rapport à une tente de camping.
Des dortoirs rudimentaire de ce genre sont disséminés à travers toute la Nouvelle-Zélande.
Une jeune hollandaise se trouve déjà dans le refuge au moment où nous
arrivons. La discussion étant aisée, elle nous apprend qu’elle a passé les huit
dernières années de sa vie à vivre dans la nature avec son compagnons, chassant
le possum pour se nourrir, et allant de temps à autre en ville pour chanter
devant les supermarchés afin de gagner de quoi s’acheter du sel et de l’essence.
Décidément on rencontre des gens aux modes de vie très variés en
Nouvelle-Zélande.
Nous cuisons des pâtes et une sauce tomate sans possum, et passons le reste
de la soirée à discuter et nous reposer. La fatigue et l’insuffisance de l’éclairage
aidant, nous allons nous coucher tôt, heureux de pouvoir nous allonger quelques
heures.
Le lendemain, nous nous remettons en route après un petit déjeuner très
énergétique. Les premières heures de marche nous laisse enfin jouir d’un sol relativement
plat, et nous pouvons à loisir admirer des paysages encore plus époustouflants
que la veille. Les scènes qui se présentent à nous sont d’autant plus
majestueuses que nous sommes les seuls êtres humains en vue, le reste de la
faune étant composée d’oiseaux et de quelques lapins çà et là. Nous nous
sentons très petit dans cette vallée sauvage entourée de monolithes montagneux.
Méfiez-vous de l'eau qui ne dort pas.
Malheureusement, cette sérénité ne pouvait durer. Nous le comprenons après
avoir franchi deux rivières dont les courants sont plus violents qu’en
apparence. J’aurais d’ailleurs été emporté par un des torrents sans la main salvatrice
de notre meneur. Nous n’avons pas le temps de nous remettre de nos émotions,
car face à nous se tient une pente dont la verticalité vertigineuse ne nous
avait même pas fait envisager d’escalader. Ce n’est bien sûr pas l’avis des
petites balises oranges judicieusement placées tout le long de la montée, et
nous devons nous résoudre à faire souffrir nos mains et nos genoux pour nous
hisser tant bien que mal au sommet de cette butte. Heureusement, « that was the hardest part ».
Tu parles.
La suite du voyage se passe à nouveau en forêt, sauf que pour corser les
choses, la tempête du mois dernier a semé une multitude de branches et troncs d’arbres
tout le long du sentier. Nous nous rendons compte que la marche de la veille n’était
qu’une balade champêtre comparée à ce que nous devons endurer à présent. La
suite des réjouissances consiste en une nouvelle côte à devoir gravir, sous une
fine pluie cette fois, soyons fous, avant de nous laisser enfin atteindre le
sommet. Ouf !
Nous aurions mieux profité de cette vue sans la pente à 70° sous nos pieds.
Ah ben oui bon maintenant il faut tout redescendre, avec l’inclinaison qui
va avec, finalement ce dernier morceau du trajet s’avère bien pire encore que
la montée, à cause des chocs à devoir amortir à chaque pas. Mes genoux s’en
souviennent encore quatre jours plus tard. Après avoir réussi à ne pas mourir
les os fracassés dans une chute spectaculaire dans le vide, la vision du
panneau qui indique la fin de nos supplices est quand même assez réconfortante.
Victoire ! Les cris de joie fusent, nous sommes tous soulagés d’être enfin
au bout du parcours. Même notre responsable semble heureux.
Meurtris mais fiers de nos exploits, nous reprenons la route en profitant
une dernière fois des décors stupéfiants des Alpes néozélandaises tout au long
du trajet. Une fois à Christchurch, nous nous octroyons un bon resto pour nous
remettre de nos émotions, sans prendre le temps de nous changer of course, nous ne sommes plus à ça
près. Et un nouveau souvenir impérissable s’ajoute dans nos cerveaux d’explorateurs
amateurs…
*Pour les non-anglophones parmi vous : C’était la partie la plus dure
En bonus, ne loupez pas la petite vidéo ci-dessous que j'ai faite spécialement pour vous! (Mettez le volume à fond pour profiter de l'accompagnement musical; le son n'est malheureusement pas très fort).
Détrompez-vous,
cet article ne vous parlera pas de faits historiques ayant eu lieu en
1853 ! Vous y trouverez plutôt un exemple concret de la mentalité
néo-zélandaise appliquée au domaine du travail. Comme décrit dans l’article précédent, il est aussi difficile de trouver un travail qu’une maison. C’est pourquoi, tout naturellement, on pense à une chose qu’on sait faire : présenter des jeux de société. L’idée avait déjà émergé en Belgique, il s’agirait d’animer des soirées jeux chez les clients et proposer d’acheter les jeux testés à prix concurrentiels. Mais là-bas, vu le poids qui pèse sur les indépendants, même pas la peine de se renseigner pour quelque chose qui n’est pas censé rapporter beaucoup.
Voyons-voir ce qu’il en est ici. Que faut-il pour être indépendant ?
1. Un IRD number. Il s’agit d’un numéro de taxation que toute personne qui travaille dans ce pays doit avoir.
2. Un projet. Il revient à celui qui le lance d’évaluer le marché et les moyens à mettre en place, mais il existe un groupe d’avocats et comptables qui peuvent apporter une aide précieuse pour pas trop cher.
3. Euuuuh… ben rien d’autre !
Cher Père Noël,
Cette année, je voudrais que tu m'apportes un numéro de taxation.
Concrètement, le site du service de taxation (www.devenircomptablepourlesnuls.gov.nz) est plus qu’excellemment bien fait : il contient en pdf tous les documents nécessaires régulièrement mis à jour pour trouver facilement les réponses à toutes les questions fiscales qu’on pourrait se poser. Simplement, on fait une recherche et on sait à quel document se référer. Parfois, un document renvoie vers un autre et on le trouve tout aussi facilement. MAGIQUE je vous dis !
C’est ainsi que notre désormais experte fiscale a passé une soirée à lire le dossier de plusieurs dizaines de pages concernant le « self-employment ». Résumons ici, sous réserve que tout ait bien été compris.
On est considéré comme indépendant lorsqu’on mène une activité lucrative régulière. Si tu donnes des cours particuliers ou nettoies une maison de temps en temps, tu peux le faire en noir, tout le monde s’en fiche.
Lorsque tu es indépendant, tu as juste à déclarer tes revenus et tenir une comptabilité exacte pour pouvoir être contrôlé. Lorsque tu gagnes plus de 60000$ par an, tu dois t’enregistrer à la TVA (appelée ici GST) qui, au passage, est de 15%. Et si tu gagnes moins ? Ben à toi de voir si tu veux pouvoir déduire la TVA de tes achats pour le business, auquel cas il faut aussi la compter pour les clients et compléter un formulaire GST chaque année, ou si tu veux juste pas t’ennuyer avec tout ça.
Si tu emploies des gens pour ton entreprise, il y a des documents à compléter et des frais de cotisations, mais cette partie ne concerne pas la principale intéressée.
Et les impôts ? ça change chaque année mais globalement, c’est par paliers : tout ce qu’on gagne en dessous de 14000$ est taxé à 10%, ce qui est entre 14001 et 25000 est taxé à 15%, et ainsi de suite. Les chiffres annoncés ici sont purement fictifs, pour expliquer le principe.
La rédaction tient à vous avouer qu'elle n'a pas pu résister à utiliser un jeu de mot facile en guise de titre. On ne vous parlera donc pas des belles plages qui bordent ce pays.
Après un mois de recherches, notre exploratrice d’offres d’emploi n’a encore décroché aucune source de revenus. Il est donc temps de se pencher sur la question, d’analyser les facteurs intervenant dans une telle expédition, et ça, ça va se savoir !
L’opération « One day, one job » (cela consiste à répondre à une offre d’emploi par jour, ndlr) s’est rapidement essoufflée : après avoir postulé dans plusieurs boulangeries, sandwicheries, usines à nourriture, supermarchés et écoles, après avoir écrit diverses annonces pour donner cours, il faut bien se rendre à l’évidence que cette valeureuse femme n’a aucune expérience en construction de bâtiments ! Or, cette catégorie représente 70% des offres d’emploi. La majorité des 30% restant sont de la vente par téléphone ou par rendez-vous payant par commissions.
Avant de pouvoir mettre ce genre d'objets dans sa poche,
il faut d'abord décrocher un boulot.
Passons en revue les compétences : les jobs dans le service nécessitent d’excellentes capacités de communications (en français, ça aurait été super) ou un permis de conduire et parfois une bonne condition physique (pas de femme de ménage ayant mal au dos !), ceux dans le prêt-à-porter exigent en plus une excellente présentation, ceux dans l’éducation nécessitent un diplôme ou expérience prouvée, et ainsi de suite. J’ai bien l’attention au détail, le dévouement au client et la créativité, mais ce n’est pas suffisant…
Et puis, pour avoir une activité et entrer en relation avec des gens, on tente le volontariat à la City Mission, une association chrétienne financée par des magasins de seconde main.
Racontons l’épisode du Subway, vous savez, la célèbre chaine de sandwicheries. Un beau CV, une belle lettre de motivation et on décroche facilement une réponse invitant à compléter un formulaire au bureau situé assez loin. On y va pour répondre ce qu’il y a déjà sur le CV et faire quelques calculs stupides, histoire de montrer qu’on sait rendre la monnaie. Première difficulté : il faut compter les pains en fin de journée, il y a X « loaves » de telle sorte, X « loaves » de telle sorte et X « gourmets ». Comment savoir s’il faut compter les « gourmets » dans les « loaves » ou pas ?? Ben on demande et on passe pour une idiote. Puis, tant qu’on y est, demandons si le fait qu’on ne parle pas anglais parfaitement peut nous exclure…
« Vous savez, avec le tremblement de terre, beaucoup de gens ont perdu leur travail, donc on donne la priorité aux gens d’ici, à moins que vous soyez vraiment une meilleure candidate. » (Notons que les gens pas d'ici ayant perdu leur emploi ne sont pas pris en compte...) Je me demande juste si à ce point, ça a vraiment valu la peine de dire qu’on est flexible, qu’on peut travailler le dimanche aussi, et la nuit, etc.
Et puis, depuis le mois d’aout, il y avait un entretien en attente pour être professeur de français pour LCF Fun Languages, une entreprise qui promeut l’apprentissage des langues à travers des activités ludiques. C’est enfin arrivé ! Sans vouloir vendre la peau des bœufs avant d’avoir tué la charrue, je pense commencer en janvier, ou décembre avec de la chance. La femme, très dynamique, ambitieuse et sympathique, a déjà mis en place les cours de chinois et d’espagnol – le français est le suivant sur la liste ! Donc en attendant, je vais essayer de l’aider à accélérer les choses. Après avoir posé plein de questions, il semblerait que ce soit réellement un job parfait. Unique bémol : il n’y aura pas beaucoup d’heures par semaine. On verra, mais c’est déjà ça !
Yeaaaaah, je pourrai enfin dire à raison que je suis "prof de français" !
En cette matinée du
lundi 7 octobre, Stéphanie s’exclama « Oooh ma maman est géniale ! Et
dire que dans vingt ans, mes filles me diront la même chose ! » En
effet, un colis plein de petits cadeaux pour elle et les enfants lui était parvenu
depuis le Canada.
Un colis inattendu.
S’ensuivit une petite
conversation faite de « Tiens, on demanderait bien un colis nous
aussi » « Si ça se trouve, quelqu’un nous en a envoyé et on ne l’a
pas reçu » « Ben non, ils auraient demandé si on l’a reçu après un
certain temps ! » et autres tergiversations sans grand intérêt.
Plus tard dans la
journée, Marshall appela : « Thomas, un colis pour toi » (je
traduis, hein) « Ah OK merci… *** Hein ? Quoi ? Pour moi ?
Mais j’ai rien commandé… »
MERCI
BRIGITTE !
Nous savons désormais
que les colis envoyés de notre pays natal arrivent bien chez nous en environ
10-12 jours ouvrables et que malheureusement le chocolat ne survit pas au
trajet, probablement parsemé de températures variées, la forme, la texture et
le gout de l’aliment s’étant trouvés modifiés.
Conclusion : il
va falloir des volontaires pour venir nous en apporter en mains propres !
Un couteau et c'est vite arrangé !
Les pralines ne sont pas de grandes globe-trotteuses.
Chez nous,
notre numéro national, carte d’identité et autres cartes SIS permettent de
rassembler facilement une quantité importante d’informations personnelles nous
concernant. Ici, il n’en est rien. Pas de maison communale où signaler
son adresse, pas de communication automatique entre diverses instances
disposant de vos données, pas de chauffage central… Ah non, ça, c’était dans
l’autre article.
D’abord, on
se sent libres et on se dit que c’est cool : on reste maitres de nos
données. Et puis, on se rend compte que pour obtenir quelque chose – que ce
soit un compte en banque, un travail ou un logement – il faut fournir une
quantité phénoménale d’informations et de documents.
Ce jeu con n'est pas considéré comme un document officiel non plus.
Pour la
première étape, le bât ne blesse que Laetitia. En effet, Thomas ayant
court-circuité le système en obtenant le travail en premier, tout a été plus
facile pour lui. La banque, disait-on : on demande un passeport et une
preuve d’adresse. Premier essai : une lettre de notre coloc. Deuxième
essai : un courrier du supermarché. Troisième essai : la carte de
membre de la bibliothèque. Que dalle ! Il faut une facture, une lettre de
l’employeur/école/médecin ou un document à l’aspect officiel. Pour finir, une
employée plus consciencieuse que ses collègues m’a expliqué comment m’enregistrer
au cabinet médical et obtenir ainsi un des documents. Elle a même pris la peine
de téléphoner à la secrétaire médicale ! YOUPIIIIIE J’ai enfin mon compte
en banque ! Ce qui est drôle avec ça, c’est qu’il n’y a pas de boîtier
électronique comme chez nous : le pc-banking est sécurisé par des
questions « personnelles ». Nous parlons bien sûr du genre de questions auxquelles il vous faut répondre pour débloquer son compte e-mail suite à une entrée de trop nombreux mots de passes incorrects, du genre Quel était le nom de jeune fille de la soeur la plus âgée de votre animal domestique favori? ...
Deuxième
étape, le travail. Ici, on rigole déjà un peu plus. Pour obtenir un numéro de
taxation nécessaire pour être payé, il faut fournir un document A (passeport)
et un document B. Celui-ci peut être une carte 18+ (permet d’acheter de
l’alcool et autres produits du genre), un permis de conduire (laissez-moi rire…
j’ai laissé le provisoire en Belgique en le croyant inutile) ou une lettre de
l’employeur/école. Donc ma seule chance est d’avoir d’abord un employeur…
Allons donc
chercher cet employeur ! Après avoir essayé les moyens informatiques, je
me suis décidée à prendre mes CVs et les apporter aux supermarchés. Quelle fut
ma surprise lorsque pour la première fois, l’employée de l’accueil me tendit un
formulaire à compléter et à rendre avec le CV et une copie de mon
passeport !
Allons-y…
Nom, prénom, adresse… Questions normales pour commencer.
Références
professionnelles. Ah oui, ici, on demande toujours des références ! Mais
les miennes sont uniquement en Belgique.
Quel était
votre salaire à votre précédent emploi ? Ah, si moi-même je le savais…
Connaissez-vous
quelqu’un qui travaille pour nous ? Pistons en premier, quoi…
Souffrez-vous
ou avez-vous souffert des maladies suivantes ? Si oui, quand ?
Hein ?? C’est quoi, ce délire… ??
Souffrez-vous
de problèmes de dos ? Ok, -1 pour moi…
Combien de
jours avez-vous été absent pour maladie l’année dernière ? Expliquez les
circonstances. Genre, si t’es malade trop souvent, on ne veut pas de toi…
Avez-vous
des scrupules à vendre des produits de loterie ou de l’alcool ? On va
dire non, hein...
Avez-vous
de la famille qui travaille pour un concurrent, ce qui pourrait générer un
conflit d’intérêts ? Ha oui, carrément…
Remarquez
le nombre de points de suspension dans la liste ci-dessus. Cela reflète mon
niveau de perplexité grandissant à chaque nouvelle question incongrue.
C'est à en devenir chèvre ! ... mais ici,ce sont surtout des moutons.
Allez,
maintenant qu’on a partagé les meilleures, passons à la recherche de logement.
Le formulaire est un peu moins étonnant mais, en plus de savoir si vous avez
des enfants, des animaux ou si vous fumez, il inclut tout de même les
informations liées à votre voiture (marque, modèle, immatriculation), la raison
pour laquelle vous quittez votre logement actuel et celle pour laquelle vous
avez quitté le logement que vous occupiez encore avant ainsi que le montant des
loyers que vous payiez. Vous devez aussi expliquer pourquoi un précédent
propriétaire aurait éventuellement déduit un montant de votre caution locative.
Une fois le formulaire complété, vous devez autoriser l’agence à se renseigner
auprès des autorités compétentes pour vérifier votre casier judiciaire ou
l’état de vos crédits et comptes en banque !
Et puis
généralement, une fois qu’on a un logement, l’agence fait des inspections régulières
pour vérifier que vous entretenez bien la maison. Et s’il n’y a personne ?
Ben ils entrent, ils ont un double des clés, vous croyez quoi ?
Après avoir
été confrontés à cela, finalement, ça ne nous étonne plus d’avoir dû passer une
visite médicale et d’avoir dû fournir plein de documents pour obtenir nos
visas.
Ah oui, et
on ne vous a pas encore parlé de nos colocs, qui ont demandé la résidence. Ils
ont dû fournir des photos, témoignages et documents divers pour prouver leur
relation. C’est pas comme s’ils étaient mariés et attendaient leur troisième
enfant…
Conclusion :
moins fichés = moins de vie privée car obligés de fournir une quantité d’infos
personnelles à quiconque le demande, sous peine d’être lésés. L'un dans l'autre, à vous de voir ce que vous préférez, mais n'oubliez pas que grand frère vous regarde (tiens, ça donne moins bien en Français, avouons-le).
Cet article
est spécialement dédié à l’un de nos fidèles lecteurs qui, en réaction à
l’article du 16 septembre, a réclamé publiquement une étude du marché
immobilier.
Il y a deux
sortes d’endroits où on peut chercher une maison : sur Internet et
ailleurs. La première solution est la plus simple et la moins diversifiée,
c’est donc celle que nous utilisons la plupart du temps depuis plus de deux
semaines pour tenter de trouver le logement de nos rêves.
Un exemplaire des fameuses "built-in robes".
En écumant
les deux principaux sites Internet dédiés au moins partiellement à ce secteur,
j’ai nommé « Realestate.co.nz » et « Trademe.co.nz », on
peut assez facilement en déduire un certain nombre de choses :
La
plupart des maisons en location sont confiées à des agences ;
Le
loyer se paie à la semaine ;
L'agence
occasionne des frais supplémentaires équivalents à une semaine de loyer + TVA
au locataire pendant que le propriétaire se la coule douce ;
On
ne connaît jamais la surface de l’habitation ;
Une
location à "long terme" signifie seulement un an ;
Le
double vitrage n’existe décidément que sur les constructions récentes ;
Les
baignoires semblent très appréciées dans la région ;
Il
y a souvent une pièce appelée « laundry » exclusivement dédiée à la
lessive ;
Les
garde-robes sont construites dans les murs, mais ça, vous le savez déjà ;
Pareil
pour l’absence de chauffage central, au profit de cassettes à bois et
« heatpumps » ;
Les
fumeurs et les animaux sont souvent explicitement refusés, les êtres de la
seconde catégorie étant parfois négociables ;
Généralement,
une maison à trois chambres doubles « convient pour un maximum de trois
occupants » ;
Une
maison sans jardin est une maison à « cour facile à
entretenir » ;
De
très nombreux bâtiments ont subi des dégâts au moins esthétiques dus au
tremblement de terre.
Mais
comment se passe notre recherche, vous demandez-vous ?
Eh bien…
Nous avons commencé par délimiter une zone de recherche, c’est-à-dire étudier
la carte de la ville et lister les quartiers qui nous conviendraient. Face à
l’évidente difficulté de trouver un logement, cette zone a été assez rapidement
étendue au double du rayon initial. Question piège : en quelle proportion
la surface de cette zone a-t-elle été augmentée ?
Notre
préposée à la recherche de logement vérifie chaque jour les nouvelles annonces
et les ajouts sur les sites susmentionnés, à l’affût de la maison parfaite.
Elle sélectionne avec le plus grand soin les constructions à visiter et tient à
jour son agenda de rendez-vous immobiliers. Sur les quelques maisons visitées,
une seule était parfaite : bien située, quartier calme, très propre,
agencement parfait… Malheureusement, notre candidature n’a pas été retenue.
Vous n’êtes
certainement pas familiers avec le concept de « maison ouverte ».
Chaque maison est attribuée à un employé de l’agence, qu’il faut appeler pour
signaler notre intérêt. Lorsqu’il y a eu un nombre suffisant d’appels, le
responsable fixe un moment – 15 ou 30 minutes – pendant lequel la maison reste
ouverte. Ainsi il peut y avoir jusqu’à quarante personnes potentiellement
intéressées arpentant la maison de vos rêves en même temps que vous. Et croyez
bien que rien ne peut faire concurrence aux mamans avec un bébé dans les
bras !
Photo d'une maison de Nouvelle-Zélande, car l'article ne serait pas complet sans.
Lors de
chaque visite, des formulaires sont disponibles pour ceux qui souhaitent
postuler et espérer obtenir la maison. Une belle écriture, un e-mail et, un
croisement de doigts plus tard, il suffit d’attendre la réponse de l’agence…
quand elle ne prévient pas uniquement l’heureux élu !
Au final,
les loyers sont un peu moins élevés que ce que nous pensions au départ :
il y a moyen de s’en sortir pour moins de 400 $ par semaine (1030 € par mois)
avec une maison deux chambres. Voyez comme nous sommes gentils, on pense à vous
qui allez venir nous rendre visite ! Mais voilà, la réalité du tremblement
de terre de 2011 nous rattrape et on constate très vite qu’il y a beaucoup plus
de personnes qui cherchent un logement que de biens dont il est question. On se sent dès
lors obligés de postuler même lorsque nous sommes peu intéressés, histoire
d’avoir une chance. Le comble est de remarquer qu’il y a des locations meublées
hyper chères pour des durées de quelque mois… qui tombent par hasard justement à
point pour les gens qui doivent déloger le temps de réparer leur maison des
dégâts du TDT, le tout aux frais de leur assurance !
Bref, en
calculant un peu, on comprend vite qu’en trois ans de location ici, on pourrait
facilement perdre 40000 € et être obligés de déménager deux fois. Dès lors, des
calculs supplémentaires nous amènent à envisager la solution d’achat, surtout
vu que les taxes et autres frais sont bien peu élevées comparé à chez nous. Les
banques ayant peu confiance en les gens venant d’ « overseas »,
il nous « suffirait » de trouver 25000 € supplémentaires pour
l’apport… Avis aux investisseurs !
Avertissement :La rédaction vous présente ses excuses en ce qui concerne le chamboulement d'ordre chronologique lié à la parution de cet article ; cela est dû à des photos manquantes. Nous nous voyons dans l'obligation d'utiliser celles dont nous disposons en raison de l'interdiction de photographier le lieu dont il est question dans cet article.
Notre
troisième weekend dans ce beau pays devait être consacré à explorer les
environs au nord de la ville et ainsi visiter une réserve naturelle ou, en tout
cas, une zone verte sur la carte. Cependant, le temps étant on ne peut plus
belge – quelle ironie ! – et que je n’avais toujours pas de nouveau
manteau, il a fallu qu’on révise nos plans.
Ainsi, nous
avons décidé de :
- Passer
à la banque pour enfin m’ouvrir ce fichu compte grâce à la carte de fidélité du
supermarché que j’ai reçue par la poste, ce qui prouve mon adresse ;
- Faire un arrêt shopping
à St Vincent de Paul et à l’Armée du salut pour renflouer notre garde-robe
(construite à-même la maison, rappelons-le) ;
- Aller
à la bibliothèque se faire une carte d’adhérent ;
- Flâner
le reste du temps au supermarché et profiter de la promotion sur les boites Sistema (Tupperware version NZ, vachement étanches et totalement fiables…
C’était l’instant pub.)
Intéressons-nous
à l’étape la plus intéressante : la bibliothèque de Papanui. Et quelle
bibliothèque ! Ouvrez bien grand vos écoutilles, et oubliez toutes vos représentations de bibliothèques, c’est
de la gnognotte comparées à celle-ci !
La bibliothèque du (pas de) quartier de Papanui (gravement à la santé),une des 19 de la ville.
Alors que, l’air hagard,
nous sillonnons un des dix-neuf bâtiments bibliothécaires de la ville en cherchant à qui s’adresser, une employée nous demande ce qu’elle
peut faire pour nous. Nous lui expliquons que nous voudrions nous inscrire et obtenir une
carte au trésor ou de bibliothèque. Elle hèle sa collègue, originaire de Malaisie, et nous invite à nous
asseoir.
Avec toute l'amabilité et la souriance du monde, la gentille Asiatique nous
demande notre passeport, une preuve d’adresse – la lettre avec la carte de fidélité du
supermarché suffit – ainsi que de compléter un document avec, notamment,
l’adresse d’un ami à qui ils pourraient s’adresser si nous ne répondons pas
après avoir oublié de rendre un livre. L’amie en question ayant la même adresse
que nous, la dame nous explique que nous ne pourrons emprunter chaque que 2 livres à la fois au lieu
de 30. Trente, vous avez bien lu, palsambleu !! Et tout ça sans débourser un denier. Elle nous demande d’entrer un code
PIN dans l’ordinateur, ce qui nous permettra, combiné à notre numéro de membre,
d’accéder à notre espace en ligne.
C'est qui qui va nous faire de délicieux macarons ?
Intrépide, elle insrit
nos noms sur nos cartes de membres et nous annonce qu’on peut dès lors utiliser
les ordinateurs de la bibliothèque, emprunter des livres gratuitement, CDs et
DVDs pour pas grand-chose, etc. Elle demande ensuite si on veut qu’elle nous
montre le site… Un site de bibli est un site de bibli, mais bon, ma foi !
Pourquoi pas ? Elle commence donc à nous expliquer tous les services disponibles :
consulter le catalogue, demander de transférer un livre d’une bibliothèque à
l’autre, réserver un livre, télécharger des audio-livres, télécharger des
livres en pdf, télécharger de la musique… Et nous ne vous parlons pas des journaux et magazines issus du monde entier disponibles gratuitement sur le site !
Les yeux
émerveillés d’émerveillement, nous naviguons parmi les rayons de la bibliothèque,
Laetitia au gré de ses pas et Thomas à la recherche d’un livre de Stephen King.
Malheureusement, les dix-neuf exemplaires – vous avez bien suivi, un par
bibliothèque – ont tous été pillés, comprenez qu'ils sont actuellement en cours d'emprunt. Par contre l’autre gourmande
a trouvé un intéressant livre de recettes de pâtisseries de la maison Ladurée
de Paris. Allez, on l’embarque, même si on n’a pas le matériel pour faire
des macarons !
Faites votre choix, matelot, et quittez ce navire !
Nous nous
dirigeons donc vers l’un des comptoirs automatiques pour enregistrer l’emprunt.
Parmi la vingtaine de langues proposées pour la transaction, Thomas sélectionne
évidemment le « Pirate ». Je scanne ma carte de bibliothèque puis il
reconnaît le livre automatiquement… Euh… Il est toujours dans ma main, j’ai
rien scanné volontairement du tout… !! Un V vert apparaît à l’écran, à
côté de la référence du livre, ce qui signifie que que je peux « mettre les
voiles ». On a recommencé juste après, parce qu’il me manquait le ticket,
pour lequel il fallait cliquer sur une autre icône. Notre odyssée terminée, nous pouvons emporter notre butin. Voilà moussaillons, ici se termine cette histoire, mais restez vigilants, car la légende raconte que sur l'île du long nuage blanc, chaque jour apporte son lot d'aventure !