vendredi 29 novembre 2013

Quand tout est soudainement secoué

Ici, en Nouvelle-Zélande, toute chose a une âme. Et parfois, ce qui est voué à rester à une même place, comme les arbres ou les maisons, se rebelle et essaie de se dérober au sol pour avancer. Mais voilà, cela demande une telle énergie qu’ils n’y arrivent généralement pas. On pense alors qu’ils hésitent : pendant quelques secondes, ils vacillent de gauche à droite, de haut en bas, essayant désespérément de s’arracher à cette place qu’on a choisie pour eux. Puis ils comprennent et ils arrêtent. Le problème, c’est que la plupart du temps, tout s’accorde pour démarrer une rébellion générale au même moment. En tant qu’humains, on a alors l’impression que tout autour de nous tremble et c’est assez déstabilisant.


Plus sérieusement, vous aurez compris que cet article traitera des séismes locaux. Ce n’est pas pour rien que dès le premier jour de bénévolat dans un magasin social, la gérante explique ce qu’il faut faire en cas de séisme.

Avant d’entreprendre ce voyage, nous savions que nous allions arriver dans une zone « à risques » et nous nous sommes rapidement renseignés sur un site officiel du gouvernement.

Mais alors, en pratique, est-ce que ça sert vraiment ?

Dans la région de Christchurch, il y a environ vingt séismes par semaine. Ça fait beaucoup, mais il sont généralement de magnitude inférieure à 3 et nous ne les sentons normalement pas.

Ok, on a compris, on n'essaiera
plus de te faire tenir droit.
Depuis que nous sommes ici, en trois mois, nous avons ressenti quatre séismes. Deux d’entre eux étaient très faibles : à peine le temps de se dire « tiens, ça vibre… » et de se demander si ç’en est un et c’est déjà fini. Ça se sent un peu plus depuis le huitième étage de la fac, évidemment.

On a eu droit à un plus impressionnant, magnitude 4.6, un soir où nous étions tranquilles dans le lit en train de discuter. Tout a commencé à être secoué en même temps, pendant  quelques longues secondes. On entendait les meubles vibrer et les cintres balancer rapidement dans la garde-robe. « Il y a un rhinocéros sur le toit… … … c’est un tremblement de terre ? » « Oui, c’est un tremblement de terre, je dirais 4.5 ? Ah ben c’est fini. Je disais donc *fin de la conversation commencée avant* »

Une réplique 3.7 a suivi le lendemain, alors que l’une de nous était occupée à découvrir un nouveau jeu avec des amis. La réaction générale a été de s’interrompre et attendre de voir s’il fallait réagir ou pas.
Au final, même après ces deux jours, rien dans notre maison n’a été déplacé significativement ; en tout cas, nous n’avons rien remarqué d’anormal.

Ca, c'est presque trois ans après un séisme très grave.
En théorie, il faudrait réagir immédiatement : se planquer sous une table massive, s’y tenir et se couvrir la tête et la nuque en attendant la fin des secousses. Simplement parce que personne ne peut savoir si c’est un petit ou si c’est le début d’un gros.

En pratique, un tremblement de terre n’est pas dangereux en lui-même : il est très peu probable qu’un gouffre allant droit vers l’enfer du centre de la terre s’ouvre subitement sous vos pieds. Bon, il est vrai que vous pourriez être projeté sur le sol. C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut le faire de votre propre volonté avant. Lorsque le séisme est suffisamment fort pour déplacer des choses, le plus grand danger est constitué par les objets posés sur les étagères et surfaces diverses ou suspendus aux murs. Ils pourraient vous tomber dessus et vous blesser si vous n’êtes pas protégé. Pareil pour les fenêtres, il vaut mieux se trouver loin, juste au cas où.
Lors du pire cas imaginable, il est possible que les bâtiments s’effondrent – comme en février 2011, jour fatal à cette jolie ville – et dans ce cas, il vaut mieux être sous un meuble lourd qui jouera le rôle de pare-à-chute-de-débris en attendant que les secours vous trouvent. Heureusement, cela arrive très rarement. Double heureusement car des complications peuvent alors survenir : liquéfaction du sol, glissement de terrains, coupure d’électricité, tsunami… Ce dernier danger est très peu probable ici et ne concerne que quelques quartiers côtiers de cette ville.

Cherchez l'erreur.
Hein ? Ha ! Oui ! Vous faites bien de me rappeler d’en parler ! Notre ressenti, dans tout ça ?
L’un est assez effrayé lorsque ça arrive – avoir tous nos repères spatiaux qui bougent en même temps n’est pas très rassurant – et l’autre a déjà adopté l’idée que c’est normal, que ça fait partie de la vie ici et qu’il n’y a rien de dangereux dans les tremblements de terre « normaux » tant qu’on reste calme et qu’on s’éloigne/se protège de ce qui pourrait blesser.

 
PS : En guise d’avertissement, il semblerait qu’on puisse entendre un grondement avant l’arrivée des secousses. Nous ne l’avons encore jamais remarqué.

mercredi 27 novembre 2013

La sociabilisation à l'étranger... par les jeux

Certaines personnes involontairement anonymes ont tenu des propos similaires à ceci : « Tu n’as même pas encore commencé à chercher du travail que tu as déjà trouvé des joueurs de jeux de société ! »


Voilà où ça mène, les jeux de société !
[sur la route vers Hanmer]
Je commencerai ma plaidoirie en mentionnant le fait que, moins d’un mois après notre arrivée, nous comptions déjà dans notre entourage quelques personnes que nous pouvons aujourd’hui considérer comme des amis. De plus, certains de ces aimables êtres humains se sont spontanément proposés pour nous aider à trouver une maison ou déménager. Enfin, passer du temps avec des gens qui ont cette même passion permet de se raccrocher à quelque chose de connu. Je terminerai en concluant que c’est chiant d’écrire sous cette forme argumentative et que je vais continuer avec un style normal.

Tout ça pour dire que, malgré leur prix exorbitant, ça fait du bien de retrouver les mêmes jeux de société ici que chez nous, ainsi que des gens qui les apprécient et avec qui, finalement, on passe beaucoup de temps à discuter et blaguer. Il s’agit là d’une bonne occasion de pratiquer l’anglais malgré une petite appréhension au départ. Est-ce que je serai capable de comprendre les règles d’un jeu expliquées en anglais avec un accent horrible ? La réponse est OUI ! Source de fierté renforcée par la constatation qu’en réalité, je suis aussi capable d’expliquer des jeux en cette langue.

Une énorme maison près des montagnes avec une
terrasse, un barbec et... des "sandflies"...
Au quotidien ou, plutôt, à l’hebdomadaire, nous avons l’occasion de jouer le mercredi et le vendredi dans deux groupes différents. Le premier est plutôt axé sur des jeux de stratégie qui demandent une certaine réflexion tandis que le deuxième sort plus volontiers des jeux simples sans prise de tête. Cela dit, ce sont des tendances générales auxquelles on déroge parfois. Les deux « clubs » comptent quelques membres en commun et fonctionnent de la même manière : chaque semaine, quelqu’un se propose pour accueillir le rassemblement chez lui. Bientôt, nous aussi, nous pourrons concurrencer ces braves gens en mettant notre maison à disposition !

Ça, c’était l’introduction. L’évènement important que l’Histoire retiendra, c’est Hanmer Springs. Mais c’est quoi ? Une ville thermale à 130 km au nord. Et vous vous êtes baignés ? Non. Relisez le titre de l’article pour vous rappeler ce dont on parle. JEUX ! Hé oui, nous avons rencontré les seuls fous capables de s’y prendre un an à l’avance avec trois feuilles Excel pour y louer quatre maisons accueillant un total de 25 personnes et dédier cinq jours aux jeux de société. Le tout avec barbecue, fruits et grignotages compris.

Sur le trajet parcouru avec Marta (oui, la Hongroise, vous avez bien suivi) et son humour, le paysage défilant était magnifique, nous imposant quelques arrêts photos. Sur place, pas grand-chose d’époustouflant, seulement les montagnes environnantes et la « ville ». Heureusement, nous avions des dizaines de jeux pour nous occuper ! Et un billard. Nous avons eu l’occasion de tester : 

-          Power grid, un jeu de gestion économique à se perdre dans les calculs ;
-          Tongiaki, le jeu dont il faut retenir le nom pour être sûrs de ne plus y jouer ;
Et un billard.
-          Asara, un jeu cool avec des tours ;
-          Blue moon city, indéfinissable mais j’ai gagné ;
-          For Sale, un jeu où il est possible de vendre une niche de chien pour 10000$ ;
-          Alhambra, jeu de placement de tuiles pour ne pas se prendre la tête en fin de soirée ;
-          Mascarade, un jeu d’ambiance où on oublie vite qui on est ;
-          Tzolk’in, où on place des ouvriers sur un engrenage d’actions ;
-          Castles of Burgundy, avec beaucoup d’éléments mais un peu trop long ;
-          Endeavor, en compagnie de son créateur ;

...et de partager nos connaissances à propos de :
-          Trajan ;
-          Kingdom builder ;
-          Sandwich ;
-          Hanabi.

On clôture ce super weekend avec 
un petit déjeuner américain. Vous
ne voyez pas les patates sur la photo.
Le trio de petits jeux « Kakerlaken » a marché du tonnerre. Le premier, « K. poker », consiste à donner un animal dégoûtant à un autre joueur en annonçant ce que c’est, ou pas. A lui de deviner si vous mentez ou si vous êtes brave et honnête. Le deuxième, « K. suppe », vous fait nommer répétitivement les ingrédients révélés un à un… sauf si c’est le même que le précédent. Le troisième, « Mogel motte », est un jeu de cartes où la seule façon de se débarrasser de certaines d’entre elles est de les balancer au sol sans que le surveillant s’en aperçoive.

Mentionnons aussi la partie de Loups-Garous à laquelle nous ne voulions pas participer. « Si t’es loup-garou, tue-moi au premier tour. » « D’accord, pareil pour toi. » Et finalement, par un subtil tour de « je l’ai senti bouger, il est loup-garou », l’un a été hors-jeu plus vite que l’autre et a pu préparer une délicieuse glace !

Avec tout ça, nous n’aurons toujours pas essayé Caylus, Dominant species, Terra mystica, Cyclades, Age of ndustry, Dungeon lords, Khronos, ni Through the ages…

Bref, les Néozélandais sont très accueillants, sympathiques, n’hésitent pas à échanger deux mots dans la rue, mais pour vraiment s’intégrer et apprendre à connaître l’autre, rien de tel qu’une passion en commun. Dans notre cas, les jeux de société.

lundi 25 novembre 2013

Un week-end empreint de multiculturalité made in New Zealand

Une beau petit week-end s'annonce.


Une des caractéristiques de la Nouvelle-Zélande est qu’une variété de nationalités, et donc de cultures, s’y côtoient et apportent leur marque distinctive. Ainsi, mes collègues (= ceux de Thomas) sont entre autres japonais, sri-lankais,  iraniens et allemands ; il donne des cours particuliers à un Somalien ;  et nous comptons une Hongroise, des Canadiens et des Américains parmi nos amis. Dans cette partie du monde vivent également d’importantes communautés issues des pays voisins, de l’Australie évidemment, mais également des îles du Pacifique Sud et du continent asiatique.

C’est dans ce contexte qu’un samedi matin ensoleillé, nous décidons de nous rendre à un des nombreux garage sales* organisés chaque week-end un peu partout en ville. La particularité de celui-ci est qu’il était organisé par l’Eglise presbytérienne coréenne** de Christchurch, et proposait en plus des habituels étalages d’objets de seconde main, des massages à 2 $ ainsi que de la bonne nourriture coréenne dont des sushis à 5 $ les 10 pièces, une spécialité de pâtes et un délicieux dessert nommé "hotteok" en forme de petites crêpes fourrées avec une sauce à la cannelle. Un régal ! Nous nous demandions par moment s’ils cherchaient vraiment à faire du profit avec ces ventes, car nous avions l’impression qu’ils cherchaient plus à se débarrasser de leurs affaires qu’autre chose. Nous avons ainsi dénichés quelques trésors, négociés pour une bouchée de pain, et la voiture a été bien vite remplie avec de quoi compléter l’ameublement de notre maison. Nous avons évidemment profité du massage avant de quitter cet endroit merveilleux, l’occasion d’échanger quelques paroles avec ces Coréens décidément très amicaux. Voilà une belle matinée fructueuse et enrichissante, rentrons donc déposer tout ça !

- Quoi, vous partez déjà ? Vous ne voulez pas rester encore un peu ? Oh, prenez au moins encore ce pouf presque neuf, cette étagère modulable et ce bac à vaisselle. Ah mais vous ne me devez rien, c'est gratuit hein. Si, si j'insiste.
- Eeeuh, d'accord, m'ci M'sieur le Coréen.

Laëtitia essaie un habit traditionnel...
Après les chrétiens asiatiques, place aux hindous du Pacifique. Marta, l’amie hongroise dont je vous ai parlé dans le préambule, étant mariée à un Fidjien de confession hindouiste, fête le Divālī et nous sommes invités cette année. Divālī, le festival des lumières, est une des fêtes les plus importantes de la culture hindoue. Il peut être vu comme le Nouvel An indien, à l’occasion duquel on s’habille d’habits riches et colorés et où on partage un repas suivi de friandises très sucrées, avant de tirer des feux d’artifice et d’allumer de nombreuses bougies. Cette fête commémore le retour du roi indien Rāma dans sa ville d’origine Ayodhya après qu’il ait reconquis son épouse Sītā sur le démon Rāvana. Les habitants de la ville avaient alors allumé des lampes pour accueillir la venue du roi. Ceci était l’instant mythes et religions sponsorisé par wikipédia.

Revenons à nos moutons néozélandais. A notre arrivée dans la demeure du couple Fidjio-Hongrois, Marta nous montre le petit autel dédié aux divinités hindoues où seront déposées quelques offrandes de nourriture destinées à assurer la bonne fortune dans l’année à venir, puis Laëtitia se prête au jeu de l’habit traditionnel, qui lui sied ma foi très bien. Nous avons ensuite droit à de nombreux mets, tous végétariens, préparés par le mari de Marta. Au menu, une assiette de fruits (raisins, banane, datte), une boisson lactée à base de mangue, ainsi que divers plats aux noms imprononçables, très épicés mais délicieux. Comme les indiens n’utilisent pas de couverts mais mangent avec les mains, nous nous essayons à cette pratique, une expérience finalement assez intéressante.

...pendant que Thomas se délecte des
spécialités, avec les mains SVP.
Pour des raisons religieuse, l’alcool est proscrits de ce repas, mais une parade existe : le kava est une infusion d’une racine intoxicante, appréciée par de nombreux peuples des îles du pacifique. Son goût est celui de terre cuite et ses effets rappellent ceux de l’alcool. Les substances responsables sont la méthysticine et la kavaïne, je sais ça vous fait une belle jambe. Pour la petite anecdote, la communauté Fidjienne de Christchurch consomme cette boisson en société au lieu de bière ou de vin, car cela leur permet de ne pas craindre les contrôles de police du samedi soir. Ni vu ni connu.

Marta étant une grande adepte de casse-têtes et de jeux de société cérébraux, nous passons une grande partie de la soirée à essayer quelques nouveaux jeux, mais le Kava finit par avoir raison du cerveau de Thomas et nous prenons congé, en ayant décidément beaucoup appris en un seul week-end. Vive la Nouvelle-Zélande quoi.



* Voir cet article si vous avez oublié ce qui se cache derrière ce terme.

** Eh oui, une des religions dominantes en Corée du Sud est bien le Christianisme.

mardi 19 novembre 2013

La conduite automobile


On trouve toutes sortes de véhicules sur les routes
néozélandaises, mais pas celui-ci.
Par bien des aspects, la conduite en Nouvelle-Zélande est différente de ce que nous connaissons en Belgique et plus généralement en Europe. 

Une grande partie des véhicules qui sillonnent les routes sont sans conteste les Toyota, Nissan et autres marques nipponnes d’occasion importées directement du pays du soleil levant, la moyenne d’âge  avoisinant les 13 ans. Une voiture affichant 200.000 km au compteur est encore considérée comme ayant un « low mileage ». A l’instar des pays nord-américains, presque tous les modèles sont exclusivement équipés de boîtes de vitesse à transmission automatique.


Les routes hors des villes offrent souvent ce genre
de paysages.
Outre le léger détail qui veut que les véhicules doivent circuler du côté gauche de la chaussée, l’expérience de la conduite en Nouvelle-Zélande reste assez intuitive, le code de la route étant dans une certaine mesure plus simple que le nôtre. Pour résumer, en l’absence de panneau indiquant le contraire, tout véhicule qui tourne doit céder le passage à un véhicule qui ne tourne pas, et tout véhicule qui tourne à droite doit céder le passage à un véhicule venant de face qui tourne à gauche. A un croisement en T, on est prioritaire si on circule sur la barre du T, tout simplement. Dans tous les autres cas – et c’est là que ça devient bizarre - la priorité de droite s’applique. Une autre particularité, sans doute la plus difficile à mettre en œuvre,  est qu’un véhicule circulant sur une route hors agglomération (100 km/h étant la limite applicable) et voulant tourner à droite doit d’abord se ranger sur le bord gauche de la chaussée afin de laisser passer les véhicules arrivant derrière, avant de traverser toute la route une fois que la voie est libre des deux côtés. Bref, ces quelques règles sont très vite assimilées, d’autant qu’elles sont presque toutes assez logiques en fin de compte.



Admirez comme je me la pète à
donf'.
Les transports en communs étant très peu développés dans cette partie du monde, avoir sa propre voiture s’est vite avéré nécessaire, surtout depuis que nous avons déménagé et ne pouvons plus compter sur nos adorables anciens colocataires pour jouer le rôle de taxi. J’ai donc décidé de faire l’acquisition d’une de leur voiture, une  VW Vento (bah oui, une Allemande, histoire de ne pas faire comme tout le monde) bien bichonnée, ayant 15 honorables années de vie, 120 000 km au compteur et 115 petits chevaux. Rien d’exceptionnel pour ici. Une rapide simulation m’indique qu’en Belgique, je devrais payer environ 1750 € d’assurance annuelle responsabilité civile pour me mettre derrière le volant de cette auto. Ici, il n’est pas obligatoire d’assurer sa voiture, mais c’est évidemment fortement conseillé. A 70 € par an, ce n’est pas la ruine non plus. Non, il n’y a pas de faute dans les chiffres. A cela s’ajoutent d’autres frais périodiques, notamment l’équivalent du contrôle technique (un cinquantaine d’euros pour 6 mois) et la taxe de circulation (185 € par an dans mon cas). 


Pour formaliser le changement de propriétaire, rien de plus simple : on remplit un formulaire d’une page, on se rend à la poste avec le papier complété et son permis, on paie les frais administratifs de 9 dollars et le tour est joué. Félicitations, vous êtes désormais l’heureux propriétaire d’une voiture. Les néozélandais sont décidément des gens bien pragmatiques. 

Si les premières sorties se sont avérées très stressantes à cause de la double nouveauté de la conduite à gauche et de la boîte automatique, quelques séances ont suffi à donner confiance à notre conducteur chevronné, l’avantage étant que les routes sont bien larges et bien adaptées à la conduite en voiture. Finalement, ce n'est pas si difficile! Dès qu'on quitte Christchurch, les routes sont vides et les paysages grandioses, et alors là le plaisir est total. 

mercredi 13 novembre 2013

Où nous vous parlons de notre centre commercial de proximité

La bête vue de l'extérieur.
Le centre commercial le plus proche, à savoir celui dénommé Northlands situé à Papanui, a été assez rapidement visité et de nombreuses fois parcouru depuis lors. Parlons-en un peu, voulez-vous ?

À première vue, il s’agit d’un centre commercial tout ce qu’il y a de plus banal et moderne. Des magasins, beaucoup de magasins, surtout de vêtements. Mais aussi deux supermarchés, des librairies et plusieurs magasins de « brols pas chers » utiles pour trouver, par exemple, les éponges en métal de cet article

Et la bouffe, direz-vous ? De nombreux fast-foods disposent de leur espace pour vendre au client affamé de la nourriture à qualité variable : entre le MacDo et le Royal Roast, une large variété de cuisine étrangère est représentée, parmi laquelle nous trouvons un snack kebab tenu par des… Asiatiques…
Nous avons premièrement choisi de tester le Hungry Wok qui, pour la somme de 12,90$, offre une assiette de taille respectable à remplir selon nos désirs en prenant soin de ne pas dépasser 8cm de hauteur. A plusieurs reprises, nous avons vidé une unique assiette à deux en guise de souper. Et à chaque fois, elle était un peu plus remplie.
Lors de notre déménagement, nous avons testé le Royal Roast, qui propose des sandwichs (= tartines) ou rolls (= sandwichs) avec crudités et viande fraichement coupée (poulet pour nous). La qualité nous ayant agréablement surpris, nous avons là aussi réitéré.

Installez-vous et sentez-vous libres de manger ce que
vous voulez.

Mais où mange-t-on ? Les snacks sont présentés en comptoirs autour d’un espace rempli de tables et chaises où tout un chacun peut s’installer pour manger le repas de son choix, son pique-nique ou simplement profiter de sa demi-heure de wifi gratuit.Il n'est alors pas rare, lors des heures de grande affluence, que votre voisin de table vous adresse la parole. Particulièrement lorsqu'il s'agit de s'intéresser à votre culture après avoir remarqué que vous ne parliez pas anglais.
Il y a aussi plusieurs endroits où de confortables sièges modernes attendent patiemment de pouvoir soutenir les fesses d’un inconnu qui souhaite prendre quelques minutes de repos.

Ces sièges ont déjà été remplacés par d'autres plus
modernes,plus design, plus cool, plus confortables.
En parlant de fesses, les toilettes mises à disposition dans le bâtiment sont gratuites et très propres. C’est en ce lieu dispensé du brouhaha ambiant qu’on peut remarquer que depuis le début, on déambule sur de la musique des années 90. Oui, il y a encore un endroit sur Terre où ils passent les Backstreet Boys et les Hansons ! Tant qu’on est à parler de musique, le Pack’n Save (= Colruyt) d’un autre centre commercial propose, à l’entrée du magasin, de choisir une musique qui passera pendant que vous faites vos courses. Sympa !

Notons aussi la présence d’un cinéma. Ne nous leurrons pas, ce n’est pas demain la veille qu’on ira voir des films à 15$ la place. A faire le compte du rapport argent/temps passé, autant acheter des jeux de société ! Le point étonnant est la présence une rampe avec monte-escalier électrique pour les personnes à mobilité réduite !

Oh ! Un magasin étonnant ! À se demander comment
il peut tenir son chiffre d'affaires toute l'année...

Une dernière chose à savoir sur ce qui est vendu en général : lorsque les prix sont dégressifs, ils sont très dégressifs. Une boule de glace coute 4$, mais on en a trois pour 5,60$. Un Kinder Bueno coute 2,10$, mais on en a trois pour 2,90. De quoi se faire plaisir !


Malgré cela, j’ai quand même mis deux mois et deux jours avant de manger ma première glace en ce pays, en spirale et à la vanille, achetée au seul marchand ambulant que j’ai croisé jusqu’à présent. Complètement différent de mes habitudes, tant en texture qu’en gout, mais c’était très bon !

Cette merveille de la société de consommation est ouverte tous les jours de la semaine (et le weekend) jusque 17h30, et les jeudis et vendredis jusque 21h. Parfois, une animation particulière retarde la fermeture et, dans ce cas, c’est galère pour trouver une place de parking.

samedi 9 novembre 2013

Le centre-ville de Christchurch : Downtown, no finer place for sure


Les restes de la cathédrale, autrefois un des
symboles de Christchurch.
Petula Clark ne nous aurait pas contredits, une ville de plus de 350 000 habitants se doit d’avoir un centre attrayant, offrant tout ce que peut désirer le shoppeur d’élite et le touriste du dimanche. Heureusement, une dérogation spéciale est accordée à celles qui ont subit de plein fouet une série de tremblements de terre qui auraient fait soubresauter Richter dans sa tombe.

De nombreux grands bâtiments se sont effondrés spontanément, d’autres ont dû ou doivent encore être détruits (et reconstruits s’ils ont de la chance) et ce qui autrefois devait être un downtown très agréable à vivre est devenu un immense chantier agrémenté de projets artistiques en tous genres. Citons notamment la cathédrale située sur le grand square du même nom et qui faisait la fierté de la ville. Ce bel édifice datant de la seconde moitié du 19e siècle - autant dire de l’Antiquité à l’échelle de la Nouvelle-Zélande – a tellement été endommagé qu’il va devoir être entièrement démoli - un jour, quand tout le monde se sera mis d'accord à propos de l'avenir de la cathédrale.    

Des projets artistiques de toutes
sortes fleurissent parmi les chantiers
.



Le Re:START Mall est le parfait exemple de
l'inventivité et de la résilience des néozélandais.



C'est pas encore tout à fait ça
les gars, essayez encore...
Mais nos amis les kiwis sont des gens qui savent se relever en toutes circonstances et, à travers le fatras des grues et des foreuses, un air d’espoir et de renouveau se fait entendre : les idées créatives les plus osées prennent corps à chaque coin de rue. Notre centre-ville est dévasté ? Qu’à cela ne tienne, décorons les barrières de sécurité, peignons les palissades, érigeons des monuments dédiés aux victimes, échafaudons un centre commercial avec des conteneurs de navire et appelons le Re:START pour signifier notre optimisme.

Eh oui. Vous l’aviez rêvé, les néozélandais l’ont fait. Non loin de la place de la cathédrale, le Re:START Mall est composé d’une flopée de magasins aménagées dans des conteneurs multicolores. L’offre y est plus que généreuse : les enseignes proposant petite ou grande restauration, friandises, souvenirs divers et pilules psychoactives semi-légales foisonnent et permettent aux habitants d’évacuer leurs traumatismes et tracas post-earthquake le temps d’une après-midi vouée au culte de la dépense. 

Quoi qu’il en soit, la volonté est bel et bien là de considérer la catastrophe qui a frappé Christchurch comme une opportunité unique de façonner une ville moderne et audacieuse, centrée sur ses habitants et prête à conquérir les années à venir.