lundi 24 février 2014

Seconde main et volontariat

Comme nous l’avons déjà dit, il existe ici de nombreuses possibilités d’achat d’articles de seconde main. Ainsi, outre les sites Internet, on remarque notamment la présence des magasins St Vincent de Paul, l’Armée du Salut ainsi que l’Ecoshop, un hangar plein de bonnes affaires dont le slogan formé sur le zeugme « Save money and the planet » n’est pas sans me rappeler un certain professeur de français.

Le magasin City Mission de Bryndwr,
où je suis volontaire.
Les magasins chrétiens sont généralement liés à l’une ou l’autre organisation de charité qui porte secours à la veuve et l’orphelin, mais pas que. Leur bon fonctionnent repose principalement sur les dons, de biens et de temps, que de généreux donateurs leur accordent. Seuls les gérants reçoivent une maigre rémunération. Il s’agit donc d’entreprises dont le moteur est la solidarité et la volonté d’aider les autres.

Tout naturellement portée par ma bonté innée et mon adhésion au message chrétien, j’ai entrepris d’effectuer des démarches afin d’offrir un peu de mes compétences et de mon temps à la Christchurch City Mission, une de ces organisations chrétiennes, plutôt locale. Rendez-vous avec la gestionnaire des volontaires, documents à compléter pour vérifier que je ne me drogue pas, que je n’ai pas de casier judiciaire etc. Bref, le même type d’investigations que pour trouver un emploi ou une maison. Voilà donc que je preste trois heures chaque jeudi après-midi à un magasin de charité situé à quelques kilomètres de chez nous.

Les premières semaines, je me suis entrainée à indiquer les prix. On écrit sur l’étiquette la date, la taille du vêtement, le prix et éventuellement des informations importantes telles qu’un bouton manquant ou une matière noble. Et les difficultés arrivent très tôt ! Une petite liste vaut mieux qu’un long discours :

-          La taille des vêtements
Ici, point de 36 ou de 42 : on utilise les tailles anglo-saxonnes. On a donc des vêtements de taille 6 à 28. Après de nombreux tests empiriques, on peut en déduire approximativement que 6 = 36 = XS et 14 = 42-44 = M/L. Au-delà, c’est « hyper grand » et on ne prend plus vraiment la peine de faire la différence entre un 22 ou un 24… Si seulement c’était si facile ! Eh bien non, les Néozélandais sont plus corpulents que nous. Si un vêtement indique « S », soyez assurés qu’il est trop grand pour moi alors qu’en Belgique, je porte du S ou M. Voilà, vous connaitrez tous ma taille. Et je n’ai pas parlé des gens qui ont coupé les étiquettes, rendant le devinage quasi aléatoire.

-          Les prix et les marques
Les pantalons et jupes sont à $6.50, facile. Les tops, par contre, ça devient foireux. De base, ils sont à $4.50 ou $6.50 en fonction du type – que j’ai déjà du mal à déterminer – et ceux de la seconde catégorie peuvent aller jusqu’à $20 en fonction de la marque, de la matière et de l’originalité. Et c’est là que le bas blesse*. Pas de Pimkie, de Jennyfer, de Mango ou de Armand Thiery (ces marques ne m’ont pas payée pour les citer… je devrais le leur demander, tiens). Les marques sont ici chinoises ou australiennes, je n’en connais quasi aucune. Me voilà donc à brandir régulièrement un vêtement devant la gérante et demander si c’est une bonne marque ou pas. Ce à quoi elle répond souvent « Ah mais celui-là, il est joli ! On peut le mettre à $7… Oh, non, il est vraiment beau, $8. » De quoi m’aider à être capable de déterminer les prix toute seule comme une grande…


-          Les chiffres
Les premiers jours, il a fallu m’appliquer à écrire les chiffres. Pour mieux vous expliquer, vous trouverez ci-contre un comparatif de la façon d’écrire anglo-saxonne et la nôtre.


Ensuite, on m’a montré comment tenir la caisse, accepter les dons et ranger le magasin, chacune de ces activités ayant son lot de petits détails auxquels il faut faire attention :

-          La caisse
Finalement, ce n’est pas compliqué lorsqu’on suit les différentes étapes notées sur une fiche. Le souci, ce sont parfois les clients. « Oh, finalement, je ne prends pas ça. » et on essaie de se rappeler comment on retire un article. « Attendez, je vais chercher encore un truc. » Et on bloque la caisse pour le client suivant. « Vous pouvez me montrer ce bracelet ? Mmmh… et celui-là ? » Et on sort un à un tout le contenu de la vitrine. « Vous savez, j’ai étudié à Paris à la Sorbonne, je suis fascinée par Stendhal. » Et on écoute la vie de Stendhal en français pendant un quart d’heure. Oui, oui, c’est arrivé ! Bon, d’accord, ce n’était pas totalement inintéressant.

-          Le rangement
Vêtements triés par taille, par couleur
et du plus clair au plus foncé.
Les vêtements sont triés par type, par taille puis rangés par couleur. La gérante est aussi perfectionniste que moi. Mais encore une fois… les clients ! On sort un vêtement pour le regarder, On le remet à l’envers dans le rayon. Plutôt que simplement le raccrocher, ils passent le crochet en dessous de la tringle et le raccrochent par l’autre côté. Tout à fait logique et intuitif. Et tous le font ! Puis parfois, ils les rangent dans la mauvaise taille ou ne font pas attention aux couleurs. Ou bien ils bousculent un cintre, font tomber un vêtement et le laissent par terre.

-          Les dons
Il faut toujours interrompre son activité pour accepter un don, prendre les sachets et les mettre dans l’arrière-boutique tout en remerciant le donateur avec le sourire. Pas trop difficile… sauf qu’on n’accepte pas tout non plus ! La vaisselle, les télévisions, les matelas et autres encombritudes sont plutôt pour le magasin central. Il faut alors rediriger la personne vers le bon magasin, sachant qu’elle n’aura peut-être pas la patience de s’y rendre. Certaines personnes prennent la peine de laver leurs vêtements et les repasser avant de les offrir au magasin. Dieu les bénisse car, trop souvent, on reçoit des vêtements sales, parfois abîmés et pas triés pour un sou. D’accord, c’est notre boulot, mais quand même…

Dernier défi : surveiller les clients atteints de barakisme aigu qui viennent en famille semer la pagaille dans le magasin. Le gamin sort les jouets du bac et les sème partout. Les grandes regardent trois cents vêtements et les remettent n’importe comment dans le rayon. La mère marchande. Ils parlent fort, font plein de bruit, touchent à tout. Parfois, ils arrivent pieds nus et repartent avec des chaussures aux pieds. Un quart d’heure à garder un œil sur eux et faire semblant de ranger les rayons pour les dissuader de subtiliser quoi que ce soit, c’est aussi épuisant que trois heures normales.

On fait aussi dans les accessoires et le linge de maison.
Pour conclure, je ne peux que vous donner des conseils pour mieux respecter le travail de volontaires comme moi. A commencer par les dons que vous pouvez faire : avant d’offrir un vêtement, demandez-vous si vous le porteriez encore en l’état. Si non, mettez-le directement à la poubelle ou réutilisez le tissu. Puis, lorsque vous êtes dans l’un de ces magasins, veillez à remettre les vêtements tels que vous les avez trouvés ou, dans le doute, confiez-les à un volontaire qui les rangera lui-même. Merci pour tous les gens de mon espèce.


* Je n’ai pas commis une erreur orthographique mais réalisé un jeu de mots tout à fait prémédité, puisque l’on parle de vêtements.

mardi 18 février 2014

L'Airforce Musem


Chers Marta, Bill, Keith,

Lorsque vous lirez ces lignes, de nombreux mois auront passé, le temps de recevoir l’approbation des censeurs allemands et britanniques.

Nous fûmes numérotés dès
notre arrivée.
Je vous écris depuis Stalag Luft III, un camp de prisonniers réservé aux officiers des forces aériennes. Si la Croix-Rouge a fait son travail, vous êtes déjà au courant de ma capture. Je veux néanmoins vous assurer que je vais bien, et vous raconter les détails de mon aventure. 

Le x            x  à hauteur de x         x  x,notre bombardier Wellington a essuyé un tir ennemi lors d’une opération de nuit et un des deux moteurs a été touché. Le lieutenant O’Bulow et moi-même avons pu nous parachuter avant que l’avion s’écrase. Après avoir évité les patrouilles allemandes, nous nous sommes mis en marche pour tenter de rejoindre la Suisse. Nous nous déplacions de nuit, nous nourrissant grâce à nos rations de survie et nous guidant grâce aux cartes brodées sur le revers de nos écharpes. En journée, nous nous réfugiions chez xxxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx. 

A la fin du troisième jour, alors que nous marchions le long d’une voie ferrée près de x              x, un automobiliste est arrivé. Ne voulant pas courir le risque d’être repérés, nous avons continué notre chemin sans nous retourner. Bien mal nous en a pris ! L’homme, s’attendant à ce que nous lui levions la barrière, s’est impatienté. Il a klaxonné, ce qui a alerté un officier allemand de faction. Bien plus armé que nous, il nous aurait abattus avant que nous n’ayons esquissé la moindre manœuvre d’attaque, aussi ne nous restait-il d’autre solution que de nous rendre.

« Pour vous, la guerre et finie ! » furent ses seules paroles en anglais. Nous avons rapidement été emmenés à Stalag Luft III. Après nous avoir confisqué nos affaires, les officiers nous on fait passer un examen médical sommaire, puis nous ont donné des vêtements de prisonniers et, sans doute pour éviter toute tentative d’évasion, des sabots à la place de chaussures.

Henry Farshaw existe vraiment
et profite de sa retraite au musée.
Le camp lui-même est constellé de huttes en bois assez grandes pour abriter une petite famille. Seulement, nous partageons cet abri avec 15 codétenus. Les journées au Stalag se suivent et se ressemblent. Les officiers ne devant pas travailler, contrairement aux simples soldats, nous occupons notre temps à faire du sport, jouer du théâtre et nous prendre soin du potager commun. 

Les rations apportées par la Croix Rouge nous apportent un peu de variété par rapport à celles insipides que les gardes nous donnent. Les cigarettes sont devenues notre monnaie de troc, ce qui nous permet d’obtenir des faveurs des quelques gardes les mieux disposés.

Il s’écoulera encore des semaines avant que je ne reçoive de nouvelles de votre part. En attendant, prenez bien soin de vous et soyez assurés que je pense fort à vous. S’il vous plait, envoyez-moi du bon tabac et ma pipe, ainsi que des conserves de viande ! Je pense que x                                                        x                                          x                                                                                                                                               x.

Votre dévoué Henry B. Fanshaw qui vous embrasse fort.



La lettre ci-dessus, certes fictive, est néanmoins représentative de ce qu’aurait pu écrire un prisonnier de guerre britannique à sa famille, lors de la seconde guerre mondiale. « Mais qu’est-ce que tout ça a à voir avec la Nouvelle-Zélande ??», vous demandez-vous avec raison.

Disney inspire tout le monde.
Certes, les forces aériennes militaires et les prisonniers de guerre sont des concepts que l’on associe difficilement à la Nouvelle-Zélande. Pourtant, des escadrons néozélandais ont joué un rôle lors des deux grandes guerres. En effet, les liens liant la Nouvelle-Zélande, ancienne Dominion, à la Grande-Bretagne, encore très présents, ont fait que le Kiwis n’hésitèrent pas à apporter leur soutien militaire aux Anglais.

En plus de leur rôle durant la seconde guerre mondiale, la RNZAF - Royal New Zealand Air Force - a également participé à d’autres conflit plus récents, notamment la Guerre du Golfe et la guerre d’indépendance du Timor Oriental (vrai de vrai, clin d’œil à Y. et M. qui se reconnaîtront).

Afin de rendre hommage à la glorieuse flotte aérienne néozélandaise fut créé à Christchurch l’Airforce Museum, le deuxième musée gratuit de la ville avec le Canterbury Museum. Outre les descriptions très détaillées des différentes unités et personnalités de la RNZAF et la panoplie d’objets glanés au fil des époques, le musée possède un hangar immense abritant une kyrielle d’avions militaires de toutes les époques, en taille réelle s’il vous plaît.

Une belle collection de joujoux dans un énorme
hangar.
Mais le véritable clou de la visite est l’exposition dédiée aux conditions de vie des prisonniers de guerre durant la Seconde Guerre Mondiale, d’où la lettre du préambule. Une promenade interactive nous a mis dans la peau d’un officier de la Royal Air Force, depuis la chute de notre avion jusqu’à notre tentative d’évasion, ou la libération des camps de prisonniers par les alliés selon les scénarios envisagés. Très instructif.

Voici le genre de musée, gratuit je vous le rappelle, qu’on aimerait voir plus souvent en Belgique, et ce n'est pas une certaine Marjo qui nous dira le contraire !

samedi 15 février 2014

Une rencontre : Sara et les Cinq Coins du Monde

Sara à Venice Beach (Los Angeles)...
en décembre...
Comme précédemment introductionné dans notre article concernant Romain et Alice, tenir un blog de voyage crée des liens souvent inattendus. Cette fois, il s’agit d’un site d’expatriés auquel nous avons participé sous forme d’interview. Allez, on va vous raconter tout ça en une petite interview saccadée !



Sara est une jeune mère de famille, elle aussi expatriée (comme nous) depuis l’automne 2013 (comme nous) mais plutôt du côté ricain. Avec son mari (comme nous) et ses deux petits bouts (comme pas encore nous), elle vit sa vie californienne en s’adonnant avec passion à l’activité certes chronophage qu’est la tenue d’un blog (comme nous) et même deux.


Peux-tu présenter en quelques phrases chacun de tes blogs ?

Alors en fait, je m'occupe de trois blogs !
-     Un blog privé (une connexion est nécessaire) où je diffuse des photos et des vidéos de mes puces pour que nos familles et amis puissent les voir grandir et évoluer.
-     Le blog « Les aventures de la famille Bourg » sur lequel je raconte notre expatriation, notre vie californienne, nos découvertes et tant d'autres choses à découvrir sur ce blog !
-     Le site « Aux 5 Coins du Monde » qui regroupe des interviews d'expatriés francophones installés aux 4 coins du monde sur les 5 continents.

En parcourant divers sites sur l’expatriation pour mener à bien son projet, Sara nous a trouvés sur « Expat-blog ». C’est ainsi qu’un beau jour de novembre, nous recevons un commentaire sur notre blog pour nous demander si nous accepterions de répondre à quelques questions pour participer à son nouveau projet : un site interactif présentant divers pays à travers des photos et des témoignages d’expatriés. Évidemment, que nous sommes partants !

Décorations de Noël dans la ville de Folsom.
Comment t’est venue l’idée du site « Aux Cinq Coins du Monde » ?

Cela faisait tout juste un mois que je venais d’atterrir en Californie et je me posais beaucoup de questions. Je me demandais comment les autres expatriés vivaient à travers le monde, comment ils ressentaient leur nouveau pays, comment ils vivaient leur expatriation, ce qui les avait poussé à s'expatrier... Tout un tas de questions qui m'ont donné envie de créer le site Aux cinq Coins du Monde.

L’objectif de ce site est donc de rassembler et de partager les expériences de vie à l’étranger de francophones (expatriations au sens large et tours du monde) afin de découvrir leurs impressions, leurs découvertes, leurs anecdotes, les caractéristiques de leurs pays d’accueil…

Je vous propose de découvrir ces interviews de façon ludique : chaque vendredi, je poste 3 à 5 photos de différents coins du monde en demandant d’où il s’agit. Les internautes peuvent proposer leurs réponses dans les commentaires de chaque article. Quelques jours plus tard, je donne les réponses et publie les interviews, au rythme d’une interview par jour.

Chacun à notre tour, nous avons répondu à un questionnaire aussi long qu’intéressant. Plus que ça, comme j’ai une capacité extrême à m’investir dans de nouveaux projets, j’ai pris la liberté de faire des suggestions pour améliorer encore cette expérience puis, une fois le site en ligne, de promouvoir cette initiative sur un célèbre réseau social. Au total, pas moins de 40 emails constituent actuellement notre correspondance. Je sais, on s’en fiche, mais c’est toujours impressionnant de mettre des chiffres.

Combien de temps passes-tu à gérer tes blogs ?

Je passe environ 25 heures par semaine à travailler sur mes blogs et sites. Heureusement que mes filles font 2 à 3 heures de sieste par jour !

Cela dépend des semaines, mais le site Aux cinq Coins du Monde me prend généralement plus de temps que notre blog d'expatriés.

Pour le site Aux cinq Coins du Monde, je dois :
Trouver et solliciter des expatriés francophones  (environ 25% de mon temps de travail pour A5CdM)
Publier les jeux « Où est-ce » et les interviews (environ 45% de mon temps de travail pour A5CdM)
Promouvoir ce site et les interviews sur les réseaux sociaux, répondre aux emails, prévenir les interviewés que leur interview est publiée (environ 15% de mon temps de travail pour A5CdM)
Continuer de développer le site et mettre en place toutes mes idées (environ 15% de mon temps de travail pour A5CdM)
San Francisco s'embrume,
San Francisco s'allume

Pour notre blog d'expatriés, cela se fait très naturellement. Je fais des photos de notre vie californienne et le soir j'écris les articles correspondants.

Il s’agit donc encore d’une rencontre intéressante, bien que virtuelle, mais qui sait ? Nos chemins se croiseront peut-être !

Si nos chemins se croisent un jour entre la Nouvelle-Zélande et la Californie (qui, soit dit en passant, sont deux beaux coins dans le monde), on se rencontrera avec plaisir !


Je vous invite donc à aller jeter un coup d’œil intéressé aux expériences d’expatriés en cliquant sur le logo des Cinq Coins du Monde. N’hésitez pas à la contacter si vous aussi, vous avez une expérience d’expatriation à partager.


Si vous souhaitez découvrir un bout de Californie, c’est de ce côté.

jeudi 13 février 2014

Communication de service

Chers lecteurs,

Vous vous dites certainement : "Mais qu'est-ce qu'ils font ? Plus d'une semaine sans article, il y a du laisser-aller ! Bande de clettes ! Même pas fichus d'écrire un article de temps en temps ! A moins qu'ils soient morts... ?"

Moi aussi je suis toujours vivant !
Et voilà ma meilleure amie Hectorine.
Et nous vous répondons : "Tout va bien ! Nous ne sommes pas morts ! Nous avons juste beaucoup d'activités !"

Laetitia a commencé à donner cours et a beaucoup de préparations à faire, en plus de refaire entièrement le prototype de son jeu qui a été retenu pour un concours. Thomas continue son doctorat tranquillement. On a aussi fait plusieurs activités ces derniers temps, qui feront l'objet de différents articles plus ou moins bientôt.

Cet article est donc là pour vous dire que plutôt que se tenir à deux articles par semaine comme nous le souhaitions dans notre article de bonnes résolutions, nous ne pourrons en garantir qu'un à 95%. Le deuxième, c'est si on en a un de prêt.

Actuellement, trois ou quatre articles sont terminés ou en cours de rédaction MAIS en manque d'images. Il faudra donc qu'on trouve un peu de temps pour réaliser des illustrations et prendre quelques photos.

Nous vous remercions de votre fidélité et de votre attention.

jeudi 6 février 2014

Une rencontre : Romain et Alice

Lorsqu’on crée un blog de voyage innocemment dans le but premier d’informer les familles et amis, on ne se rend pas nécessairement compte que ça peut aller plus loin que ça. Après quelques échanges de liens et un probable référencement sur Internet, on commence à correspondre avec d’autres voyageurs, blogueurs ou (futurs) expatriés. Ainsi se fit notre rencontre avec Romain et Alice.

Les deux Français susmentionnés, originaires de la région toulousaine, ont suivi nos traces de près. Voyez donc comme nous sommes exemplaires ! En fait, pour tout vous avouer, il s’agit simplement d’une bonne coïncidence. Dans leur cas, c’est Alice qui a trouvé un post-doc non pas à Christchurch, mais à Dunedin, quelques centaines de kilomètres plus au sud. Pour trois ans aussi. Très similaire, n’est-ce pas ? Tellement que c’en était presque louche. Après avoir échangé quelques e-mails et répondu à leurs questions, nous avons donc rencontré les deux intéressés pour en avoir le cœur net.


Dans votre premier e-mail, vous disiez que vous traversiez les étapes de préparation de l’expatriation décrites sur notre blog. Notre expérience vous a-t-elle été utile pour traverser cette période avant le départ ?

Pffiou, c’est déjà vieux tout ça ! Alors avant notre départ, je dirais plutôt non puisqu’on a découvert votre blog assez tardivement. On avait déjà nos visas, nos billets, le transport de nos bagages,… Mais après, ça nous a permis de savoir un peu à quoi s’attendre en arrivant.

Pouvez-vous expliquer, dans votre expérience globale, deux choses similaires à ce qu’on a rapporté sur notre blog et deux choses très différentes ?

En choses similaires, surtout les premiers articles de votre blog : l’adieu aux copains et à la famille, le déménagement, la préparation des bagages, les premiers achats au supermarché et aussi le côté inquisiteur/gestapo de la moindre démarche où il faut fournir des milliers de documents.
Pour les choses différentes, je dirais la recherche d’appart’. On s’attendait au pire en ayant lu votre galère et finalement, à Dunedin, on a eu énormément de choix (mais on est arrivés pile à la bonne période) et on a pu visiter plein d’appartements tranquillement. Le plus dur à été d’en trouver un qui nous plaise.
Il y a les problèmes d’ouverture de compte bancaire qu’on n’a pas rencontrés non plus. Bon du coup, après la lecture de votre article, on savait qu’il fallait qu’on se blinde niveau justificatif de domicile, mais on a pu faire faire une attestation par l’hôtel où on a logé la première semaine et ça nous a tout ouvert. On a voulu utiliser votre astuce de se faire faire une carte de bibliothèque avec une carte de fidélité de magasin et l’utiliser ensuite comme justificatif « plus officiel » mais ça n’a pas fonctionné.

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées lors de votre expatriation et/ou installation sur place ?

Trouver un logement ! Même si c’était facile d’en visiter plein, en trouver un vivable avec des normes d’Européens était très dur (et bon, on a finalement fait des compromis). Après, il y avait surtout le problème qu’on ne connaissait personne, on ne savait pas dans quel magasin acheter quoi, on n’avait personne qui pouvait nous emmener quelque part pour acheter des meubles / une voiture / visiter un appart’, on n’avait aucune info concrète.
Oh et il a fait froid et moche aussi, c’est dur pour le moral.


Un souper partagé, un délicieux gâteau à la coco, quelques parties de jeux de société, des suggestions de films à voir et de bons moments passés ensemble plus tard, les voilà qui s’en vont, non sans nous inviter à passer à notre tour quelques nuits chez eux. Rien à signaler, mon colonel. Des êtres humains tout à fait normaux (selon nos standards) et sympathiques qui nous verront un jour frapper à leur porte. Merci à vous !



dimanche 2 février 2014

Christchurch, ou « l'Eglise du Christ »

Les vieilles églises multicentenaires aux traits gothiques font partie intégrante de notre bien aimé paysage européen. Nous rions donc bien lorsque, en ces terres colonisées, les locaux nous présentent comme « vieux » un bâtiment qui a tout au plus 200 ans.

Ma première idée pour cet article était de vous montrer quelques églises qu’on peut voir à Christchurch afin de mettre en évidence la différence entre l’architecture habituelle connue chez nous pour ce type de bâtiment et les constructions d’ici que nous serions tentés de qualifier d’ « informelles ».  On en trouve de toutes les formes et de toutes les couleurs ! Souvent, seule la présence d’une croix sur le bâtiment ou d’un panneau mentionnant Jésus permet d’identifier le bâtiment. Vous pouvez constater que je n’ai pas abandonné cette idée et que je la complète même pour en faire un article un rien plus intéressant.

Un beau matin du 16e siècle, un certain Henri-huitième-du-nom s’est levé avec, en tête, l’idée soudaine et incongrue de se soustraire à l’autorité papale. Ce qu’il fit, créant ainsi une faille spatio-temporelle nommée anglicanisme dans la logique ecclésiale chrétienne. Non contente des dégâts déjà causés, cette abomination s’est bien évidemment répandue sur les terres colonisées par ce peuple hérétique. Dont la Nouvelle-Zélande.

La plupart des communautés religieuses présentes ici sont donc anglicanes. Une autre religion dominante est le rugbisme. Les autres sont généralement presbytériennes, baptistes ou évangéliques, parfois flanquées d’un adjectif tel que « Coréenne » mais je ne m’avancerai pas à tenter de vous expliquer les nuances.

Bien loin de Rome et de ses bâtiments démesurés ornés d’or, l’esprit chrétien est ici bien plus proche des valeurs véhiculées par Celui qui en est à l’origine et on le ressent dans le mode de vie des Kiwis : par exemple, les magasins de seconde main liés à une organisation de charité fonctionnent bien et les inconnus croisés dans la rue se montrent très amicaux et toujours prêts à aider. Ils semblent aussi être beaucoup plus fervents que nous dans l’observation des rituels liés à la foi.

Concernant les églises, il s’agit avant tout d’un lieu communautaire de partage, surtout lorsqu’il s’agit de compétence. Ainsi, des groupes de danse, de couture, de théâtre, des garage sales et de nombreuses autres activités ont lieu dans les locaux de l’église, qui ne se limite donc pas à une salle pour l’office.
Nous pouvons même dire que l'esprit de communauté est globalement très présent ici : les gens sont très solidaires, ouverts à la discussion avec des inconnus dans la rue et prêts à rendre service. Assez différent de l'individualisme qui sévit chez nous.

C’est ainsi que pour quelques dollars par séance, histoire de rembourser les tissus et l’électricité utilisés, je participe à un groupe de couture organisé par le comité qui gère une église. Quelques dames « de référence » sont là pour nous guider, nous proposer des projets et suivre notre évolution alors que chacun apprend à son rythme à manier la machine à coudre et la surfileuse pendant que, dans l’autre salle, des artistes font face à la complexité des patchworks. Voici ma première réalisation : un sac de plage que j’utilise pour faire mes courses.


Christchurch est donc une ville qui porte bien son nom, avec plusieurs dizaines d’églises plus ou moins endommagées dédiées à une forme de christianisme.

Ci-dessous, l'église Ste Thérèse, en hommage à ma tante. Je ne me souviens plus du nom des autres et n'ai pas envie de faire de recherches.




Un sac fait main, un peu imparfait mais très fonctionnel !